La première raison est très simple et me semble évidente : s’il n’y a pas de cheval, il n’y a tout simplement pas d’Equicie !
Il est le pivot central, « l’acteur » indispensable pour élaborer un accompagnement en médiation équine. Il est le médiateur, le cœur qui bat pour faire vivre la séance d’équicie et permettre la rencontre entre la personne venue pratiquer et son reflet. Pour lui révéler ses capacités, ses ressentis, ses émotions.
A mon sens, le cheval possède des qualités fondamentales, nécessaires et indispensables pour pratiquer mon métier. Il est toujours :
Sa qualité fondamentale, il est authentique. Il ne cherche pas à me faire « plaisir, me nuire ou me donner ce que j’attends », il est dans l’authenticité de la relation, il répond en priorité à ses besoins (s’il n’en est pas empêché) et ses ressentis.
Pour aller un peu plus loin,
Il nous permet de nous mettre en relation avec le vivant et le spontané. Cet être possède ses propres états, sensations, perceptions, histoire et mode de vie.
Sa sensibilité, sa curiosité, sa grande vigilance (état de proie au naturel) le mettent en état d’éveil permanent et ainsi son champ sensoriel est ouvert non-stop.
Afin de bénéficier de toutes ses qualités, je me dois en tant qu'équicienne de respecter cet être vivant en lui permettant dans la mesure du possible de vivre dans un environnement le plus en adéquation avec sa nature profonde. C'est en prenant en considération son bien-vivre qu'il pourra être " réel et vrai ", non pas " blasé " par l'homme ni en mode de comportement de substitution.
Mes observations lors d'un atelier :
Si je pars de l’hypothèse : « le cheval nous dit ce que nous sommes ». C’est grâce à l’observation de ses signaux, envoyés par son « éveil », ses réactions et ses comportements, grâce à sa grande réceptivité (sorte « d’empathie innée ») que je vais pouvoir avancer des hypothèses sur ce que vit la personne dans la situation du moment présent.
Il favorise considérablement le lien et c’est lui qui dans la rencontre va permettre à la personne l’accès à ses émotions, à ses blocages émotionnels et ainsi l’aider à en prendre conscience, voire à les dépasser. Le cheval agit à la fois sur l’interne (émotions) et sur l’externe (le corps).
Les différentes fonctions du cheval :
Ces fonctions lui sont propres et sont à mettre en relation avec les objectifs du projet établi pour la personne. Là encore le cheval est un « acteur » indispensable pour créer du lien. La mise en situation va permettre de créer un ensemble cohérent qui va aider la personne à réduire une détérioration, améliorer un comportement (aspect thérapeutique) ou acquérir des apprentissages (aspect éducatif).
En d’autres termes le cheval est un révélateur, comme lorsque l’on souhaitait autrefois développer des photos, il suffisait de tremper l’image dans une solution et la photo apparaissait. Le cheval nous permet de voir ce qui n’est pas toujours visible chez l’individu et cela, seul le cheval peut nous le « dire » (si lui-même vit dans des conditions propices à son « bien-être »). Grâce à ses réactions et à mes observations, nous touchons au concept du « cheval miroir ». Pour cela, je reste vigilante à son Umwelt (environnement) et je dois connaitre son propre langage (éthologie scientifique).